location parking l’étude de notre agent immobilier

Ehrenhalt insiste sur l’urbanité des quartiers denses qui, d’après lui, représente un attrait considérable auprès des jeunes, ainsi qu’auprès des personnes retraitées prêtes à quitter leur maison suburbaine pour vivre en ville et profiter des aménités urbaines. A noter que si l’on choisit la colocation, il faudra débourser, d’après l’enquête, un loyer moyen de 654 euros, charges incluses. Le loyer moyen parisien, charges comprises, s’établit à 1.040 euros pour un bien d’une superficie de 30 m² en moyenne, soit 34,11 €/m² charges comprises. Ces changements dans la structure des villes et des suburbs au profit des edge cities et des ethnoburbs s’inscriraient dans des processus complexes ayant leur propre temporalité, mais, à moyen terme, ils entraîneraient un changement dans la structure spatiale de la métropole. Les ménages aisés souhaiteraient désormais vivre en ville, un changement qui participerait des processus de gentrification. Il s’inspire des travaux de Rowland Atkinson (2004) sur Londres et de Lance Freeman sur New York (2004) qui ont souligné combien le processus de gentrification relevait d’une demande d’usagers pour un mode de vie urbain et combien ce processus s’avérait complexe.

Il est vrai que des start-ups de la Silicon Valley -le modèle par excellente de la technopole- ont tendance à s’implanter dans la ville de San Francisco et participent ainsi du sérieux processus de gentrification de la ville. Si le propriétaire est dans l’obligation de renoncer à la location vacances (conditions sanitaires, interdiction de louer, etc.). Les explications sont nombreuses : désir des entreprises de ne pas se lier à long terme dans un contexte économique mouvant, mais aussi différentielle accrue entre taux d’intérêt et inflation, qui rend les emprunts plus coûteux. Des emplois se localiseraient dans les suburbs, -un fait déjà noté par le journaliste-sociologue Joel Garreau qui a créé le néologisme « edge city » pour signifier que les suburbs ne se limitaient plus à la seule fonction résidentielle (1992). Il précise également que, contrairement à l’École de Chicago, la ville n’est plus le seul site susceptible d’accueillir des immigrés.

Les propos tenus par trois figures de l’urbanisme, Florida, Leinberger et Ehrenhalt, s’inscrivent dans le prolongement de leurs points de vue normatifs sur l’avenir de l’aménagement urbain (notamment pour Florida soucieux de répondre à la demande des classes créatives) et convergent avec les principes du NU, un courant d’urbanisme visant l’urbanisation des suburbs. Il cite des villes qui avaient été aménagées de manière à répondre à la demande d’une mobilité assurée par la voiture et qui, à présent, se dotent de quartiers plus denses et façonnés de manière à répondre aux attentes du piéton, comme Sheffield à Chicago. Il reprend l’argument de Florida en faveur d’une restructuration économique liée notamment à l’émergence de l’économie de la connaissance (Paris & Veltz, 2012). Mais Ehrenhalt n’est pas un économiste et n’explicite pas vraiment le poids de cette nouvelle économie dans la production urbaine. L’article de Leinberger est antérieur à celui de Florida mais il est présenté ici en deuxième parce qu’il a été jugé préférable de mettre en évidence l’analyse articulant l’économique et l’aménagement urbain. Il leur suggère de les louer au prix du marché immobilier, ce qui représente pour le locataire un montant inférieur à celui du remboursement du crédit et lui permet d’envisager de changer de lieu de résidence en fonction du marché du travail.

Ehrenhalt donne ainsi l’exemple du comté de Gwinnet, adjacent à celui d’Atlanta, qui, depuis les années 1990, accueille d’importants flux migratoires composés de Vietnamiens, d’Indiens et de Coréens ainsi que d’Hispaniques alors que la population est composée à 40 % par des Africains-Américains. Il donne l’exemple de Pittsburgh qui, bien que reconnue comme une ville rétrécissante, a su préserver son dynamisme et une certaine forme d’urbanité en attirant de nouveaux profils d’individus entreprenants. Ehrenhalt précise que la génération Y (Millenials) née entre les années 1980 et 1995 ferait le choix de vivre en ville et de louer un appartement plutôt que de l’acheter. Ehrenhalt fait également l’hypothèse que les suburbs ne bénéficiant pas d’un système de transports en commun et par ailleurs éloignés des zones d’emplois présenteraient le risque de devenir les « slums » des années 2030. Le choix du terme -emprunté à Leinberger- peut paraître maladroit dans la mesure où Ehrenhalt évoque les quartiers abandonnés par les pouvoirs publics et les investisseurs privés. Leinberger fait tout simplement l’hypothèse d’un déclassement des quartiers suburbains périphériques à la suite de leur abandon.